Être gay et visible
Hier était la journée mondiale du coming out, l'occasion pour moi de rappeler l'importance et la difficulté d'affirmer son homosexualité.
Chaque année, le 11 octobre, nous célébrons la Journée mondiale du coming out, un moment symbolique pour tous ceux qui ont eu, un jour, le courage de dire : “Oui, je suis gay.” et un espoir pour ceux encore cachés qui rêvent de cette liberté.
Derrière cette phrase simple se cache une histoire d’acceptation, de peur, mais surtout et surtout d’amour.
Le coming out, un acte intime et politique
Être gay, c’est parfois vivre longtemps avec un secret collé au cœur.
Avant de parler aux autres, il faut d’abord se le dire à soi-même. Ce moment où on comprend, celui où on s’accepte précède souvent le “coming out”.
C’est un processus complexe, fait de doutes, de culpabilité parfois, mais aussi de fierté naissante. Et quand vient le moment de l’annoncer, à ses parents, à ses amis, à son entourage professionnel, c’est un mélange d’angoisse et de libération.
Dire “je suis gay” dans un monde encore trop souvent hétérocentré, c’est un acte profondément politique. C’est revendiquer sa place, refuser de se cacher, exister pleinement.
Une journée pour honorer le courage
Le 11 octobre, on ne dit pas à tout le monde de faire son coming out. On célèbre le courage de celles et ceux qui l’ont fait, le droit de choisir son moment, et le respect dû à chacun, qu’il soit “in” ou “out”.
Car se dévoiler n’est pas anodin, cela dépend du contexte, de la culture, de la sécurité, de la famille. Certaines personnes ne le feront peut-être jamais, c’est aussi un choix à respecter.
Cette journée, c’est avant tout une invitation à la bienveillance envers soi-même et envers les autres.
Un peu d’histoire...
La première Journée nationale du coming out a eu lieu en 1988, aux États-Unis, à l’initiative de Robert Eichberg et Jean O’Leary, militants pour les droits des gays et des lesbiennes.
Elle est née dans le sillage de la Marche nationale pour les droits des gays et des lesbiennes à Washington, qui avait rassemblé plus de 500 000 personnes un an plus tôt. Leur message était simple : plus nous serons visibles, plus le monde sera obligé de nous voir. Ils avaient compris que la honte et la peur ne disparaissent que lorsque l’on met de la lumière dessus.
Depuis, cette journée est devenue internationale, adoptée par de nombreuses associations LGBT dans le monde, et continue de rappeler que la visibilité est une force.
Une journée importante voire cruciale pour les gays
Même en 2025, se dire gay n’est pas toujours simple.
On vit certes dans une époque plus ouverte, mais l’homophobie. La stigmatisation et les clichés persistent parfois dans les mots, parfois dans les silences.
Dans certains pays, aimer un homme reste un crime. Dans d’autres, c’est simplement un sujet tabou, invisible, nié. Et même dans les sociétés plus tolérantes, beaucoup de jeunes gays grandissent encore avec la peur du rejet.
Pourquoi cette journée reste essentielle :
👉 Parce qu’elle nous rappelle que chaque coming out est un acte de résistance.
👉 Parce qu’elle dit aux jeunes gays : “Tu as le droit d’exister, de t’aimer, de rêver d’amour, toi aussi.”
👉 Parce qu’elle célèbre ceux qui, par leur visibilité, changent les mentalités.
❤️ Le coming out comme renaissance
Beaucoup de gays racontent que leur coming out a été une deuxième naissance. C’est souvent le moment où la vie commence vraiment. Celle où on cesse de jouer un rôle, où on s’autorise enfin à respirer, à aimer, à danser sans peur.
Certes, tout n’est pas rose. Il y a parfois des larmes, des portes qui se ferment, des silences blessants. Mais il y a aussi ce sentiment incomparable de vérité, celui d’être enfin soi.
“Mon coming out, ce n’est pas le jour où j’ai dit que j’étais gay. C’est le jour où j’ai cessé d’avoir honte.”
Je suis sorti du placard à 49 ans. Il y a eu l'avant et l'après. 2 vies bien différentes l'une de l'autre mais qui ont toutes deux contribué à faire celui que je suis aujourd'hui : un gay assumé qui savoure comme une chance, chaque instant de cette seconde existence.
Chaque coming out, qu’il soit discret ou flamboyant, intime ou public, participe à construire un monde où être gay n’est plus un acte de courage, mais juste… normal
Alors, si tu es gay et visible, célèbre ton chemin. Tu es un exemple pour d’autres.
Si tu n’es pas encore prêt, sache que tu n’as rien à prouver. Ton temps viendra.
Et si tu es un allié, tends la main, écoute, soutiens, ta bienveillance peut changer une vie.
Car chaque histoire compte.
En conclusion
La Journée mondiale du coming out, c’est notre journée à nous, les gays. Une journée pour regarder d’où l’on vient et mesurer le chemin parcouru.
C’est un moment pour rendre hommage à celles et ceux qui se sont battus avant nous, pour embrasser nos différences et pour rêver d’un avenir où la question même du coming out n’aura plus lieu d’être.
Parce qu’au fond, le coming out, c’est surtout une déclaration d’amour : l’amour de soi, l’amour des autres, l’amour tout court. 🌈
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